Nous nous glissons une dernière fois derrière le volant de l’Alfa Romeo Giulia restylée en 2023 et initialement lancée en 2015. L’objectif, savourer avec nostalgie les derniers instants de la berline italienne. Oui, le constructeur prépare une suite. Et non, cela ne sera pas une bonne nouvelle pour les fans de la marque. Découvrez pourquoi dans cette vidéo.

En matière de nostalgie, chez Alfa Romeo, ce n’est pas la première fois que la voiture sortante bouscule les amateurs de berline. Souvenez-vous : en 1992, la mythique propulsion Alfa Romeo 75 prend sa retraite pour céder sa place à la 155 qui adopte une architecture de traction et une philosophie moins sportive. Sans parler du fait que la 75 était parfois considérée comme la dernière « vraie » Alfa avant le rachat par Fiat en 1985. Bon, heureusement, la 155 gardait le V6 Busso qui bénéficiait dans ce cas de figure d’une gestion électronique qui optimisait les consommations et la courbe de puissance par rapport aux versions précédentes. Ensuite, il y a eu la superbe 156 et ses versions GTA très désirables même en break, puis la 159 qui, malgré une ligne à couper le souffle et une Brera spectaculaire embarquait un V6 General Motors sans âme.

L’Alfa Romeo Giulia, le retour à la propulsion

En 2015, coup de théâtre ! Alfa Romeo revient aux propulsions avec une berline qui veut en découdre avec les BMW Série 3 et autres Mercedes Classe C. Son nom : Giulia, comme en 1964. Et l’offre dispose même d’une explosive version Quadrifoglio équipée d’un V6 biturbo de 510 chevaux !

En 2020, c’est le summum, on découvre la Giulia GTAm qui fête les 110 ans de la marque. Pour l’anniversaire on a droit à un demi-arceau à la place de la banquette arrière, des vitres arrière en polycarbonate pour réduire le poids, 540 chevaux et une gueule de voiture de course avec kit carrosserie spécifique et aileron arrière gigantesque. De la fibre de carbone pour le capot, le toit, les extensions d’aile, le pare-chocs avant, des suspensions revues par Sauber et un échappement Akrapovich en titane. Bref, la totale. Et avec une homologation pour la route.

Revenons à notre Véloce, qui évolue timidement avec le restylage opéré en 2023. Le repoudrage de mi-carrière apporte des projecteurs full-LED revus avec de l’éclairage matriciel, une calandre modernisée, des feux stop assombris et un pare-chocs avant redessiné. À bord, l’instrumentation devient numérique, tandis que le système d’infodivertissement passe par un écran de 8,8 pouces avec Apple CarPlay et Android Auto. Enfin, la voiture peut désormais recevoir des mises à jour « over the air » et la fonction « My Remote » permet de piloter quelques fonctions via le smartphone.

Toujours la reine des berlines en matière de dynamisme

Sur la route, l’Alfa Romeo Giulia restylée en version Veloce offre un plaisir de conduite certain. Elle défend son positionnement de berline dynamique à philosophie sportive placée juste en dessous de l’explosive Quadrifoglio. Les sièges maintiennent bien dans les virages, cette version maintenant disponible qu’en quatre roues motrices Q4 rend l’attaque gratifiante même si les freins ne permettent pas de jouer trop longtemps. Autre déception à bord : la sonorité moteur. Le quatre cylindres essence de 280 chevaux se montre volontaire et amusant à cravacher mais ne satisfait pas l’oreille avec un bruit quelconque. Pour sa part, la boîte de vitesses automatique double embrayage huit rapports se montre efficace, rapide, réactive. De quoi profiter pleinement dans les courbes des suspensions fermes de l’Alfa Romeo Giulia restylée. Pour un usage quotidien, il faudra supporter son parti pris musclé de ce côté-là. La consommation atteint lors de notre essai 9,3l/100 km. Une valeur assez élevée qu’il est possible de réduire à 9l sur autoroute avec une conduite douce. En définitive, l’Alfa Romeo Giulia restylée est une berline à l’ancienne difficile à croiser sur les routes pour plusieurs raisons.

Bon alors, est-ce qu’Alfa nous refait le coup des montagnes russes émotionnelles ? 

Au restylage, l’Alfa Romeo Giulia revoit aussi sa gamme des moteurs. Le catalogue propose deux diesels 2,2l de 160 chevaux et 210 chevaux et deux blocs essence de 280 chevaux et 510 chevaux (Quadrifoglio). Les plus observateurs remarqueront que la Giulia Véloce 280 se fait rare sur les routes pour une bonne raison : c’est son prix ! Comptez 63 600 € hors options sachant qu’il faut ajouter à cela plus de 43 000 euros de malus ! Un paramètre qui enterre une bonne fois pour toute la Giulia sous cette forme. Alfa Romeo ne s’y trompe pas et prévoit de réserver l’appellation à un SUV tout passant à un ensemble hybride. Adieu berline Giulia…