Essayer un véhicule sportif facturé plusieurs millions d’euros produit forcément un sentiment d’appréhension. Cela dit, devoir donner un maximum de détails sur l’expérience vécue implique de le mener de manière parfois peu académique. Un exercice réalisé avec brio par l’essayeur Patrick Garcia au volant de la Pagani Utopia. Cerise sur le gâteau, il se délecte sur les séquences de quelques dérives.

Imaginez, un constructeur très prestigieux vous donne accès à une hypercar parmi les plus exclusives du monde sur une belle route en Italie. Le programme s’annonce à la fois passionnant et excitant compte tenu de la valeur très élevée du véhicule en question. Son nom : Pagani Utopia. Son prix : 2,17 millions d’euros hors options et hors taxes. Des éléments forts auxquels s’ajoutent une puissance de 864 chevaux, un couple de 1100 Nm et une boîte manuelle. Le journaliste (et rédacteur en chef d’Evo Magazine) Patrick Garcia se glisse aux commandes le temps d’une virée afin de réaliser une présentation vidéo et un essai à publier dans son magazine.

Une Pagani Utopia conduite comme n’importe quelle autre sportive

Une fois installé dans le cockpit après un rapide tour du véhicule, il met en route son V12 biturbo 6,0l. Le programme : mener la Pagani Utopia dans ses derniers retranchements afin de ne rien rater de l’expérience de haut vol qui s’annonce. Les premiers kilomètres se déroulent dans le calme et la rondeur du couple monstrueux disponible dès les bas régimes. La montée en rythme déleste gentiment l’arrière avec quelques pétarades et bruits de soupape de décharge de turbo. Les minutes suivantes vont plus loin. Elles incarnent le qlimax du reportage avec une auto conduite par les portières qui hurle sa puissance dans un nuage de fumée sur les lacets de la Motor Valley.

Une voiture analogique dans un monde numérique

En conclusion, Patrick Garcia découvre que la Pagani Utopia correspond parfaitement à la philosophie d’Horacio Pagani. Le fondateur de la marque espère en effet rendre hommage à l’art et à la tradition en comparant sa voiture à une oeuvre de la Renaissance, une pièce de théâtre iconique ou un morceau de musique classique intemporel. Difficile de penser immédiatement à ça quand une supercar V12 de plus de 800 chevaux déboule à l’image avec des turbos qui montent en pression. Mais une fois le dessin sur la route terminé, impossible d’oublier que l’instrument associe cette artillerie à une transmission manuelle et une pédale d’embrayage. En définitive, l’artiste c’est peut-être aussi Patrick Garcia.